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Shenmue the Animation : une adaptation fidèle ou un coup dans l’eau ?

Shenmue the Animation, c’est un projet à la fois excitant et casse-gueule. Adapter un jeu vidéo culte, ultra narratif, lent, contemplatif, en série animée, il fallait oser. Sortie en 2022, cette adaptation du légendaire jeu Dreamcast imaginé par Yu Suzuki tente de faire revivre l’histoire de Ryo Hazuki sous un autre format, plus accessible, mais aussi plus condensé.

L’idée : offrir aux fans de la première heure un shoot de nostalgie, tout en captant une nouvelle audience qui n’a jamais mis les mains sur une manette Dreamcast. Le résultat ? Mitigé pour certains, captivant pour d’autres. Mais dans tous les cas, ça mérite qu’on s’y attarde.

Dans cet article, on va plonger dans les origines du projet, décrypter son histoire, analyser sa réalisation et voir ce que ça donne face au jeu original.

Origines et Contexte

À la base, Shenmue, c’est une révolution. Sorti en 1999, c’est un ovni vidéoludique : semi-RPG, semi-simulation de vie, avec des QTE et une immersion jamais vue. Yu Suzuki voulait créer une saga épique. Il n’aura jamais pu finir son œuvre comme prévu, mais son univers a marqué.

Shenmue the Animation, c’est donc une tentative de transmettre cette atmosphère unique en format animé. Coproduit par Crunchyroll et Adult Swim, et animé par Telecom Animation Film, le projet arrive plus de 20 ans après le premier jeu.

Un pari risqué : comment capturer le rythme lent, la mélancolie et la profondeur d’un jeu si particulier, tout en gardant l’attention du public d’aujourd’hui ?

Résumé de l’Intrigue

Ryo Hazuki, ado japonais entraîné aux arts martiaux, voit son père se faire assassiner sous ses yeux par un mystérieux homme nommé Lan Di. Ce dernier vole un artefact ancien, le « miroir du dragon ». Ryo, assoiffé de vérité et de vengeance, se lance alors dans une quête initiatique à travers le Japon puis la Chine.

La série reprend cette trame, épisode après épisode, en résumant les deux premiers jeux. On suit Ryo, parfois trop stoïque, dans sa traque. Il enquête, se bat, apprend, doute. C’est une histoire de vengeance, mais aussi de transmission, d’honneur et de patience.

L’ambiance oscille entre polar asiatique et tranche de vie zen, avec quelques fulgurances mystiques.

Analyse Artistique et Technique

Visuellement, c’est propre, mais pas mémorable. L’animation est correcte sans casser des briques. Quelques combats sont bien chorégraphiés, mais on sent un budget limité. On est loin d’un Demon Slayer ou même d’un Jujutsu Kaisen niveau spectacle.

Le character design reste fidèle : Ryo, Lan Di, Shenhua… ils sont reconnaissables, même si un peu figés. L’ambiance sonore, par contre, fonctionne bien. La musique évoque le jeu avec ses notes calmes et orientales. Elle porte l’histoire là où l’animation n’ose pas toujours aller.

C’est une série qui essaie de faire simple, peut-être trop. Elle coche les cases sans prendre trop de risques. Mais pour les fans, il y a un vrai plaisir à redécouvrir cette histoire.

Comparaison avec le Jeu Vidéo

Là où le jeu te laissait explorer, flâner, parler à tout le monde, faire du kung-fu ou bosser au port, l’anime, lui, trace une ligne droite. Pas de détour. Pas de météo dynamique. Pas de distributeurs de soda. C’est l’histoire, et basta.

Mais est-ce un mal ? Pas forcément. En 13 épisodes, il fallait couper, simplifier. Certains arcs sautent, d’autres sont compressés. Shenhua apparaît plus tôt, par exemple, pour tisser un lien avec le joueur qui connaît déjà la suite.

Ce qui change surtout, c’est le rythme. Là où le jeu prenait son temps, l’anime avance vite. Trop vite parfois. On perd en émotion ce qu’on gagne en efficacité.

Le vrai dilemme : si tu viens du jeu, tu trouves ça un peu trop “best of”. Si tu découvres, tu peux kiffer le côté old-school arts martiaux/quête de vengeance.

Réception et Critiques

Les critiques ont été partagées. Les fans hardcore ont apprécié la fidélité globale, malgré les raccourcis. Pour eux, c’était un plaisir de voir Ryo bouger à l’écran, sans devoir attendre 18 ans entre deux chapitres.

Les néophytes, eux, ont parfois été largués ou peu touchés. Trop classique ? Pas assez moderne ? C’est possible. Mais globalement, la série a reçu un accueil correct, sans être un carton.

L’animation est souvent citée comme “solide mais sans éclat”. Et le rythme, trop inégal. Mais le respect de l’univers est salué.

C’est une série qui plaît aux nostalgiques, mais qui a du mal à envoûter un public plus large.

Conclusion

Shenmue the Animation est une lettre d’amour au jeu, mais une lettre un peu pliée à la va-vite. Elle dit les bons mots, mais sans la poésie du support original.

Est-ce que ça se regarde ? Oui. Est-ce que c’est inoubliable ? Non. Mais si t’as vibré sur Shenmue en 2000, c’est un petit bonheur de retrouver Ryo, son regard froid, ses combats secs et ses phrases courtes.

Pour les curieux ? Teste. Pour les fans ? Mate direct. Pour les autres ? Peut-être pas leur porte d’entrée vers l’anime. Mais pour les mordus de l’univers, c’est un supplément d’âme à ne pas bouder.

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